La Commission européenne va présenter une proposition législative pour un euro numérique dans un avenir proche, a indiqué la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde. Les législateurs européens devraient définir le cours légal de la nouvelle monnaie et déterminer ses caractéristiques de confidentialité.
La Commission européenne va proposer une législation pour la monnaie numérique de la zone euro
Les autorités de la zone euro ont déjà bien progressé dans l’étude de la raison d’être et des avantages et risques potentiels d’une monnaie numérique de banque centrale (CBDC), a indiqué le directeur de la Banque centrale européenne (BCE) lors d’une conférence consacrée à la version numérique de la monnaie commune.
Dans un message vidéo, Christine Lagarde a déclaré que leurs efforts se concentrent désormais sur la conception concrète de l’euro numérique et son intégration dans un cadre juridique. Il s’agit d’un domaine dans lequel les législateurs de l’UE joueront un rôle important, a souligné et révélé la haute dirigeante :
J’attends donc avec impatience la proposition législative relative à l’établissement d’un euro numérique que la Commission européenne proposera prochainement.
L’organe exécutif de Bruxelles est l’un des principaux participants au processus législatif complexe de l’Union européenne, avec le Parlement européen et le Conseil de l’UE, et est chargé de suggérer de nouvelles lois.
Dans ses déclarations, publiées sur par la BCE, Christine Lagarde a souligné que les co-législateurs doivent maintenant définir l’équilibre entre des objectifs publics concurrents. Elle a mis l’accent sur deux aspects en particulier : la protection de la vie privée et le cours légal de l’euro numérique.
Une nouvelle législation pour déterminer les caractéristiques de confidentialité et le statut de cours légal de l’euro numérique
Rappelant que 43% des personnes interrogées dans le cadre de la consultation publique sur l’euro numérique ont classé la confidentialité comme la caractéristique la plus importante de la future CBDC, le président de l’autorité monétaire de la zone euro a reconnu que pour que la pièce soit attrayante, elle doit répondre aux attentes des gens à cet égard.
« Nous devrions au moins offrir un niveau de confidentialité égal à celui des solutions de paiement électronique actuelles« , a souligné Christine Lagarde, tout en excluant un anonymat total, tel qu’offert par les espèces, citant les règles de lutte contre le blanchiment d’argent et la nécessité de limiter l’utilisation de l’euro numérique pour les investissements. Toutefois, elle n’a pas exclu une plus grande confidentialité pour les paiements de faible valeur, à faible risque, et hors ligne.
Développant l’autre aspect qu’elle a mis en avant, Christine Lagarde a insisté sur le fait que l’argent liquide, en tant que monnaie de banque centrale, a cours légal et a précisé que le même principe devrait s’appliquer à la version numérique de l’euro, permettant aux citoyens de l’utiliser pour payer partout. Cela devrait inclure les paiements numériques dans les magasins physiques, le commerce électronique et les paiements de pair à pair, a détaillé la directrice de la BCE.
Dans son discours, Christine Lagarde a également souligné l’importance de la future législation sur les marchés des actifs cryptographiques (MiCA) et a énuméré l’émergence de crypto-monnaies comme le bitcoin et l’éther parmi les principales évolutions conduisant à une transformation potentiellement perturbatrice du modèle traditionnel des paiements.