La Chine renforce la réglementation de la reconnaissance faciale pour protéger la vie privée des individus
La Chine, pays pionnier dans l’utilisation généralisée de la technologie de reconnaissance faciale, prend des mesures pour mieux encadrer son utilisation. Le gouvernement chinois souhaite réglementer les principaux secteurs technologiques en matière de cybersécurité, sécurité des données et protection de la vie privée. La Cyberspace Administration of China (CAC), principal organisme de surveillance d’Internet, a révélé une série de mesures proposées pour réglementer l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale dans différents domaines.
Cette technologie fait désormais partie intégrante de la vie quotidienne en Chine, étant utilisée dans des secteurs publics et privés tels que les supermarchés, les aéroports ou encore les contrôles d’identité. Cette utilisation généralisée suscite à la fois l’admiration pour sa commodité et des inquiétudes concernant la vie privée et les préjugés.
Des mesures pour préserver les droits individuels et obtenir le consentement
Les mesures proposées mettent l’accent sur les droits individuels et le consentement en matière de reconnaissance faciale. Afin d’informer les individus sur son utilisation, les lieux publics où la reconnaissance faciale est déployée devront afficher une signalisation claire. Les hôtels, aéroports, musées et autres établissements n’auront pas le droit d’imposer l’utilisation de la reconnaissance faciale pour des opérations commerciales ou pour améliorer les services.
D’autre part, il est désormais interdit d’utiliser la reconnaissance faciale pour analyser l’ethnicité ou la religion d’une personne, afin de lutter contre le profilage et la discrimination. La Chine cherche ainsi à répondre aux préoccupations éthiques liées à cette technologie.
Des obligations pour les entreprises et des coûts opérationnels plus élevés
Les entreprises utilisant la reconnaissance faciale devront également s’enregistrer auprès de la CAC, ce qui entraînera des coûts opérationnels plus élevés. Les entreprises détenant des données faciales de plus de 10 000 personnes devront fournir des explications sur le but de la collecte de ces données et leurs mesures de protection.
De plus, il est interdit aux collecteurs de conserver les images faciales sans autorisation de la personne concernée. Ces règles contribuent à renforcer la réglementation de la technologie de reconnaissance faciale en Chine.
Toutefois, certaines craintes subsistent quant à l’utilisation abusive potentielle de cette technologie. La Chine a déjà été critiquée pour avoir utilisé la reconnaissance faciale afin d’identifier l’appartenance ethnique des individus, en particulier dans le cas de la population ouïghoure. Avec ces nouvelles règles, le pays met en garde contre l’utilisation de la reconnaissance faciale pour créer des profils comportant des informations sensibles telles que la race, l’ethnicité, la religion, la santé ou la classe sociale.
Malgré ces règles, il reste encore beaucoup à faire pour encadrer complètement l’utilisation de la reconnaissance faciale en Chine et dans le reste du monde. Cependant, ces mesures témoignent d’une volonté croissante de préserver la vie privée et les droits individuels dans un monde de plus en plus connecté et technologique.