Les commerçants en France constatent une augmentation des frais de transaction liés aux paiements par carte bancaire. Cette hausse, qui impacte directement le prix payé par les consommateurs, participe à l’inflation qui sévit depuis des mois dans le pays.
Parmi les réseaux de paiement électronique, Visa et Mastercard, d’origine américaine, connaissent une popularité croissante au détriment du réseau français Cartes Bancaires. Cette tendance inquiète les commerçants, car elle pourrait entraîner une majoration des frais de transaction associés aux paiements par carte. La progression continue de ces coûts soulève également des préoccupations quant à sa répercussion sur les prix à la consommation.
Les commerçants français s’inquiètent de la popularité des réseaux américains
En France, les réseaux américains Visa et Mastercard sont de plus en plus appréciés des consommateurs, au détriment du réseau Cartes Bancaires. Selon les chiffres révélés par Système U, il y a trois ans, 97% des paiements par carte transitaient par Cartes Bancaires, tandis que seulement 3% passaient par Visa et Mastercard. Cependant, cette situation a radicalement changé aujourd’hui. Cette évolution préoccupe les commerçants français, qui craignent une augmentation des frais de transaction associés aux paiements par carte. Quatre grands groupes français, à savoir la SNCF, Système U, Auchan et Cdiscount, ont exprimé leur mécontentement et accusent Visa et Mastercard de mettre en danger les commerces traditionnels en augmentant leurs frais de transaction.
Les risques de la hausse des frais de transaction
Les frais de transaction imposés aux commerçants lors d’un paiement par carte bancaire peuvent avoir de graves conséquences. Ces frais, fixés librement par les réseaux de paiement, s’ajoutent à la commission d’interchange, qui est plafonnée par la législation européenne. Une hausse importante de ces frais met donc en danger à la fois les commerces traditionnels et les consommateurs français.
Cette augmentation des frais de transaction pourrait entraîner une flambée des coûts de production pour les commerçants, surtout pour ceux qui vendent des produits à faible marge. Afin de compenser cette hausse des coûts, certains commerçants pourraient être tentés de répercuter cette augmentation sur les prix de vente. Par conséquent, les consommateurs pourraient se retrouver à payer plus cher. Dans les pires scénarios, certains commerçants pourraient être contraints de limiter leur activité ou de réduire leurs effectifs, ce qui constituerait une menace pour l’emploi en France.
Quelles solutions envisager ?
Pour éviter une détérioration de la situation, plusieurs pistes peuvent être explorées. Une intervention au niveau européen pourrait se révéler efficace. En effet, les autorités européennes de régulation financière ont le pouvoir de réduire les frais de réseau, notamment la commission d’interchange.
Encourager la concurrence pourrait également être une solution bénéfique. L’arrivée de nouveaux acteurs financiers, tels que les fintechs et les néobanques, pourrait contribuer à faire baisser les tarifs de transaction appliqués par les banques traditionnelles. Cette concurrence pourrait exercer une pression à la baisse sur les frais de transaction, permettant ainsi de réduire les coûts pour les commerçants et les consommateurs. Par ailleurs, les paiements mobiles et les cryptomonnaies pourraient également constituer des solutions alternatives pour juguler cette tendance à la hausse des frais de transaction.