L'Union européenne (UE) s'apprête à voter sur une nouvelle série de lois anti-blanchiment d'argent (AML) qui pourraient imposer des restrictions importantes sur les transactions impliquant le marché des crypto-monnaies. Selon les récentes précisions apportées par Damien Carême, un législateur français du parti des Verts, les nouvelles restrictions seront basées sur des scénarios où l'expéditeur ne peut pas être identifié.
“Nous n'empêchons absolument pas les transactions de crypto-monnaie“, a déclaré Damien Carême à la presse. “Il s'agit simplement de savoir quand l'identification n'est pas possible.”
Victoire dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme au @Europarl_FR cet après-midi !
Mon rapport a été adopté lors du vote des Commissions @EP_Justice@EP_Economics 💪
La fin des beaux jours pour l'argent sale ! #AML pic.twitter.com/evlZYPCTBN
Sur la base des désignations des fournisseurs de services dans l'écosystème des monnaies numériques à l'heure actuelle, ce règlement, s'il est adopté, affectera les portefeuilles non hébergés ou non conservés. Ces portefeuilles sont de plus en plus courants, notamment en raison de l'idée de plus en plus répandue selon laquelle les utilisateurs de crypto-monnaies devraient accorder plus d'attention à la garde de leurs monnaies numériques.
Cette école de pensée s'est imposée avec l'effondrement de certains des meilleurs fournisseurs de services cryptographiques au cours de l'année écoulée. De Celsius Network à Voyager Digital et BlockFi, la confiance dans ces plateformes de crypto-monnaies traditionnelles en ce qui concerne les revenus ou le capital s'est fortement érodée au fil du temps.
Les milliards de capitaux des utilisateurs étant actuellement bloqués dans des coffres-forts dans l'attente de liquidités suffisantes pour résoudre les problèmes de faillite, de plus en plus de propriétaires de crypto-monnaies se tournent vers des portefeuilles non hébergés. C'est là que réside le principal dilemme que la restriction que l'UE tente d'imposer est censée résoudre.
Une fois le nouveau règlement adopté, le rapport indique que le “règlement relatif à la lutte contre le blanchiment d'argent qui doit être examiné par les commissions des affaires économiques et des libertés civiles imposerait une limite de 1 000 euros (1 080 dollars) pour les paiements” provenant de portefeuilles non hébergés.
Ce règlement sera affiné afin de le rendre plus cohérent pour que les acteurs du secteur s'y conforment.
L'UE et la surveillance croissante des crypto-monnaies
En ce qui concerne l'UE, elle avance progressivement dans sa répression de l'industrie des crypto-monnaies par le biais d'une réglementation fonctionnelle. Alors que le règlement sur les marchés des crypto-actifs (MiCA) qui a été adopté par le trio du Parlement, de la Commission et du Conseil l'année dernière a ses restrictions, ces règlements d'accompagnement qui visent à le compléter augmentent également la pression.
Damien pense que la nouvelle réglementation n'aura pas d'impact sur les transactions normales ou régulières d'actifs numériques et qu'il n'y aura pas besoin de s'inquiéter autant pour les pièces de monnaie privées, y compris Dash et Monero (XMR), qui ont déjà été prises en charge par MiCA.
La nouvelle proposition de règlement visant à restreindre les transactions sur les portefeuilles non hébergés doit être votée dans quelques heures et les experts du secteur s'intéressent de près à l'orientation de la procédure. En effet, cette mesure peut soit étouffer l'innovation, soit créer une nouvelle voie pour les innovateurs du secteur afin qu'ils poursuivent la bonne procédure de légalisation qui leur permettra de s'asseoir en tant qu'entreprise convaincante.