Dans un discours récent lors de la Global Official Institutions Conference, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a mis en avant la nouvelle initiative de la Banque centrale européenne (BCE) : l’euro numérique. Cette monnaie numérique de la banque centrale (CBDC) pourrait remplacer les monnaies fiduciaires traditionnelles et offrir de nombreux avantages aux utilisateurs.
Une réponse à l’évolution de la fintech
Avec l’évolution rapide du monde de la fintech, les banques centrales ont commencé à explorer les possibilités offertes par les monnaies numériques de la banque centrale. La Banque de France, en particulier, se positionne en leader dans ce domaine et propose une approche diplomatique pour intégrer l’euro CBDC dans le système financier.
« Alors que tout devient numérique, pourquoi la monnaie de la banque centrale devrait-elle être la seule chose qui reste sur papier ? » s’interroge François Villeroy de Galhau. Cette question invite à repenser l’utilisation de la monnaie traditionnelle pour la rendre plus adaptée aux besoins et aux exigences de notre époque.
Les fonctionnalités de l’euro numérique
Si le Conseil des gouverneurs de la BCE donne son accord, l’euro numérique, également connu sous le nom de « Cash+ », pourrait être introduit progressivement à partir de 2027 ou 2028. Cette monnaie numérique fonctionnera comme un billet de banque numérique qui offre les avantages de l’argent liquide traditionnel, tout en offrant les fonctionnalités de la monnaie numérique.
L’e-euro se distingue par sa garantie de protection de la vie privée, offrant un niveau d’anonymat équivalent aux transactions en espèces. De plus, les transactions de base seront gratuites pour les particuliers, favorisant ainsi l’inclusion financière et l’accès à tous. L’euro numérique pourra également être utilisé dans les transactions de commerce électronique, étendant ainsi le champ d’application de la monnaie de banque centrale.
Cependant, il est essentiel de souligner que l’euro numérique ne vise pas à remplacer les monnaies traditionnelles, mais plutôt à compléter les options de paiement existantes. Cette coexistence de différentes formes de monnaie permettra aux individus de choisir le moyen de paiement le plus pratique et conformes à leurs préférences.
François Villeroy de Galhau et la crise bancaire
Outre l’euro numérique, François Villeroy de Galhau a également évoqué la récente crise bancaire et ses conséquences pour la zone euro. Il a souligné que grâce à la réglementation et à la supervision européennes, le système bancaire de la zone euro est resté stable pendant cette crise sans précédent.
Cependant, certaines questions ont été soulevées concernant la résolution fiable des crises. Il a ainsi mentionné que le cadre permettant à la BCE de fournir des liquidités de résolution de l’Eurosystème devait encore être établi.
L’euro numérique se présente comme une solution innovante pour l’avenir des paiements. Avec des fonctionnalités qui garantissent la vie privée et l’inclusion financière, cette monnaie numérique complémentaire aux monnaies traditionnelles pourrait répondre aux besoins de notre société numérique en constante évolution.