La pandémie de Covid-19 a eu un impact dévastateur sur les entreprises françaises, et la situation ne cesse de s’aggraver. Au deuxième trimestre 2023, le nombre de faillites a connu une hausse alarmante de 35 % par rapport à la même période en 2022. Ce chiffre inquiétant met en péril près de 55 000 emplois dans tout le pays.
De plus en plus d’emplois menacés en France
Les chiffres du cabinet Altares spécialisé dans l’étude des défaillances d’entreprises révèlent une situation préoccupante en France. En prenant en compte les sauvegardes, redressements judiciaires et liquidations judiciaires directes, le nombre d’entreprises qui ont dû fermer leurs portes est passé de 9 826 à 13 266 en un an, soit une augmentation de 35 %. Le rapport d’Altares souligne que le nombre de faillites atteint un niveau record depuis 2016.
Thierry Millon, responsable de l’étude, met en garde contre cette situation alarmante. Il souligne que « les choses ne seront pas aussi belles qu’avant la crise de la Covid ». Ces faillites massives mettent en péril un nombre considérable d’emplois en France. Le rapport indique qu’environ 55 700 emplois sont menacés, un chiffre qui n’avait pas été atteint depuis le deuxième trimestre 2014.
Les PME et ETI durement touchées
Pendant la crise du Covid-19, l’État français a apporté son soutien financier aux entreprises en difficulté. Cependant, une fois cette aide financière épuisée, le nombre d’entreprises en difficulté a considérablement augmenté à partir d’août 2022.
Les premières à déposer le bilan ont été les entreprises sans salariés, comme les livreurs. Par la suite, les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que les entreprises de taille intermédiaire (ETI) ont rapidement suivi la même tendance. Thierry Millon confirme que les PME et ETI sont particulièrement touchées, avec une augmentation de 55 % du nombre de procédures de redressement. La situation est encore plus préoccupante dans l’industrie de l’habillement, qui a enregistré une hausse de 72 % des faillites.
Le rapport souligne également l’impact négatif sur les petits commerces de proximité, qui sont parfois délaissés au profit des grands centres commerciaux. La fermeture de ces commerces peut entraîner des conséquences pour leurs fournisseurs et leurs clients. Dans le secteur de la restauration, par exemple, 1 477 établissements ont fait faillite, soit une augmentation de 53 % par rapport au deuxième trimestre 2023. La restauration rapide elle-même a connu un record historique avec 646 fermetures, soit une augmentation de 64 % en un an.
Comment aider les entreprises en difficulté ?
La politique de soutien financier inconditionnel a été remplacée par des mesures ciblées pour aider les entreprises à faire face aux hausses des prix de l’énergie et à rembourser les prêts garantis par l’État (PGE) contractés il y a trois ans. En 2021, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a mis en place une mission d’accompagnement des entreprises en sortie de crise (MAESC), qui vise à soutenir les entreprises en difficulté financière en leur offrant des conseils techniques pour améliorer leur fonctionnement. Thierry Millon estime que cette initiative est prometteuse et montre que le gouvernement ne baisse pas les bras. Il souligne qu’il est crucial de mettre en place les bonnes actions pour permettre aux entreprises solvables de survivre.
