Tether crypto : Un ex-olympien canadien accusé de blanchir un milliard de dollars via Tether
Un ancien athlète olympique canadien, Ryan Wedding, se retrouve au cœur d’une affaire retentissante. Les autorités américaines l’accusent d’avoir blanchi plus d’un milliard de dollars. Ces profits proviendraient d’un vaste réseau de trafic de drogue. L’opération aurait été menée grâce à la cryptomonnaie Tether (USDT). Cette situation met en lumière l’utilisation des monnaies numériques à des fins criminelles. Elle soulève des questions sur la régulation de ces actifs. L’enquête révèle un système complexe et bien organisé. Elle implique plusieurs associés et des plateformes d’échange de cryptomonnaies.
Aux origines d’un réseau criminel sophistiqué
L’affaire implique Ryan Wedding, un Canadien de 44 ans ayant participé aux Jeux olympiques. Il est aujourd’hui considéré comme un acteur majeur du trafic de drogue international. Son organisation criminelle aurait généré des revenus annuels dépassant le milliard de dollars américains. Pour dissimuler ces gains, le réseau aurait eu recours à des méthodes de blanchiment avancées.
Le choix stratégique du Tether (USDT)
Pour commencer, le réseau aurait privilégié l’utilisation du Tether (USDT). Il s’agit d’une cryptomonnaie stable, ou « stablecoin », dont la valeur est adossée au dollar américain. Ce choix n’est pas anodin. L’USDT offre les avantages des cryptomonnaies, comme le cryptage et les transactions sur la blockchain. Il garantit aussi une plus grande stabilité par rapport à d’autres actifs numériques volatils. Cette caractéristique le rend attractif pour les organisations criminelles cherchant à sécuriser leurs profits.
Un mécanisme de blanchiment bien rodé
Il faut bien reconnaître que le mode opératoire était particulièrement élaboré. Selon l’acte d’accusation américain, Wedding et ses complices utilisaient un réseau complexe de portefeuilles Tether. Ils fractionnaient d’importantes sommes en virements plus modestes pour éviter d’éveiller les soupçons. Par la suite, ces fonds transitaient rapidement par des portefeuilles intermédiaires. Ils aboutissaient finalement dans un portefeuille central contrôlé par Ryan Wedding. La plateforme d’échange KuCoin aurait été fréquemment utilisée pour ces transactions.
Mais comment les transactions étaient-elles concrètement effectuées ?
À titre d’exemple, un de ses associés, Rasheed Pascua Hossain, aurait transféré plus de 200 millions de dollars en Tether à Wedding sur une période de quelques mois.
L’implication de plusieurs acteurs et entités
Cette vaste opération de blanchiment n’aurait pas pu être menée par un seul homme. L’enquête a révélé l’implication de plusieurs individus et sociétés. Le réseau s’appuyait sur des complices pour gérer et dissimuler les profits issus du trafic.
Des associés clés dans le dispositif
En effet, Rasheed Pascua Hossain, un résident de Vancouver, est l’une des trois personnes accusées d’avoir géré le blanchiment des profits. Le ministère de la Justice américain a détaillé certaines de ces transactions dans un organigramme. De plus, neuf autres personnes et neuf entités liées à Ryan Wedding ont été sanctionnées par les autorités. Parmi elles figure même son avocat, Deepak Paradkar.
L’utilisation de plateformes d’échange
Comme si cela ne suffisait pas, les plateformes d’échange de cryptomonnaies jouent un rôle ambigu dans ce type d’affaires. Elles sont souvent utilisées pour convertir et transférer des fonds de manière rapide et anonyme. L’enquête a montré que le réseau criminel présumé utilisait régulièrement la plateforme KuCoin pour s’envoyer des sommes colossales en Tether. Cela met en évidence les failles dans la régulation de ces plateformes.
Les enjeux de la régulation face à la criminalité financière
Cette affaire illustre parfaitement les défis posés par les cryptomonnaies en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. Les autorités font face à des réseaux de plus en plus sophistiqués. La nature même des transactions sur la blockchain complique le traçage des fonds.
Le Tether, un outil prisé pour les activités illicites ?
À y regarder de plus près, le Tether est souvent pointé du doigt. Un rapport des Nations Unies a désigné l’USDT comme un outil de choix pour le blanchiment d’argent en Asie du Sud-Est. Sa facilité de transfert et la possibilité d’anonymisation via des mélangeurs de cryptomonnaies le rendent populaire auprès des criminels. La société Tether a cependant la capacité de geler des jetons et de mettre des adresses sur liste noire.
La traçabilité relative de la blockchain
A priori, la blockchain est un registre public et immuable. Toutes les transactions y sont enregistrées, ce qui devrait en théorie faciliter leur suivi. Cependant, les transactions transitent par des portefeuilles souvent anonymes, ce qui complexifie l’identification des détenteurs. Malgré tout, les autorités développent des outils de plus en plus performants pour analyser la blockchain. Elles parviennent ainsi à remonter des filières et à identifier des flux de fonds illicites.
Un tournant dans la lutte contre la cybercriminalité ?
Tout bien considéré, l’affaire Ryan Wedding est emblématique des nouvelles formes de criminalité financière. Elle met en évidence la nécessité d’une coopération internationale renforcée. Les autorités américaines et canadiennes ont d’ailleurs collaboré étroitement dans ce dossier. Ce cas démontre que malgré la complexité des schémas de blanchiment utilisant les cryptomonnaies, les criminels ne sont pas totalement à l’abri. Les avancées technologiques en matière d’enquête et une régulation plus stricte des plateformes d’échange apparaissent comme des réponses indispensables pour endiguer ce phénomène.