La Commission des opérations de bourse américaine (SEC) vient de frapper un grand coup contre la cybercriminalité financière. Le régulateur a officiellement inculpé, ce lundi, sept entités accusées d’avoir orchestré une vaste escroquerie aux crypto-actifs.
Le préjudice s’élève à plus de 14 millions de dollars. Ce réseau visait spécifiquement les investisseurs particuliers via les réseaux sociaux et les messageries instantanées. Les escrocs ont utilisé des techniques de manipulation psychologique sophistiquées, mêlant fausses plateformes de trading et conseils générés par l’intelligence artificielle pour piéger leurs victimes.
Le piège WhatsApp : Confiance artificielle et faux experts
Le stratagème reposait sur une mécanique bien huilée que la SEC qualifie d’arnaque à la « confiance d’investissement ». Tout commençait par des publicités banales sur les réseaux sociaux. Ces annonces invitaient les utilisateurs à rejoindre des « clubs d’investissement » exclusifs sur WhatsApp.
Une fois dans ces groupes de discussion, les fraudeurs entraient en scène. Ils se faisaient passer pour des professionnels de la finance. Pour crédibiliser leur démarche, ils diffusaient des conseils d’investissement générés par une Intelligence Artificielle. Ces prédictions simulaient des profits constants et rassuraient les membres du groupe. Cette phase de « mise en confiance » permettait aux escrocs de manipuler psychologiquement leurs cibles avant de passer à l’attaque.
Morocoin, Berge et Cirkor : Les plateformes fantômes
Après avoir gagné la confiance des victimes, les administrateurs des groupes les dirigeaient vers trois plateformes de trading spécifiques : Morocoin Tech, Berge Blockchain et Cirkor Inc.
Les escrocs présentaient ces sites comme des courtiers légitimes et licenciés. En réalité, la SEC affirme que ces plateformes n’étaient que des coquilles vides. Aucune transaction réelle n’avait lieu. Les interfaces affichaient simplement des graphiques fictifs pour simuler l’enrichissement des utilisateurs.
Le piège se refermait brutalement au moment du retrait. Lorsque les investisseurs tentaient de récupérer leurs gains, les plateformes exigeaient des « frais avancés » supplémentaires. Ces demandes ne servaient qu’à extorquer davantage d’argent avant que les sites ne disparaissent ou ne bloquent les comptes.
L’argent des victimes s’envole à l’étranger
L’enquête révèle l’ampleur internationale du réseau. Les accusés ont détourné les fonds (crypto et fiat) vers un réseau complexe de comptes bancaires et de portefeuilles numériques situés à l’étranger.
Laura D’Allaird, chef de l’unité cybernétique de la SEC, souligne la dangerosité de ces méthodes :
Cette affaire met en lumière une forme trop courante d’arnaque qui cible les investisseurs particuliers américains avec des conséquences dévastatrices.
Face à la recrudescence de ces fraudes sur les messageries, la SEC a publié une alerte investisseur urgente. L’agence recommande de vérifier systématiquement l’identité des interlocuteurs sur Investor.gov et de se méfier de tout groupe de discussion proposant des rendements garantis. Dans la crypto, si un inconnu vous promet la richesse sur WhatsApp, vous êtes probablement la liquidité.