Si vous suivez un peu l’actualitรฉ internationale, vous n’รชtes pas sans savoir que le conflit en Ukraine a des rรฉpercussions รฉconomiques importantes, un peu partout. Tout d’abord, directement dans ces deux pays : la Russie est de plus en plus isolรฉe, notamment sous l’implication de l’Union Europรฉenne, et l’Ukraine, qui a besoin de dons pour rรฉsister aux attaques. Cependant, cela va plus loin que cela : les cours du pรฉtrole s’envolent, ceux du gaz devraient suivre la mรชme voie et certaines monnaies voient leurs cours chuter, notamment le rouble. C’est dans ce contexte que la crypto-monnaie intervient, et notamment le Bitcoin.
En effet, devant les sanctions รฉconomiques appliquรฉes ร la Russie, particuliรจrement avec le blocage du systรจme SWIFT, cette derniรจre utilise le Bitcoin comme une valeur refuge, mais aussi pour rรฉaliser des transactions ร l’international. Ainsi, au lieu d’รชtre bloquรฉe par la sanction de l’Union Europรฉenne, la Russie peut continuer ร รฉchanger des capitaux avec d’autres pays, grรขce au Bitcoin. C’est dans ce contexte que la Banque Centrale Europรฉenne (la BCE) souhaite alerter : en utilisant le Bitcoin, la Russie peut contourner les sanctions.
Une utilisation du Bitcoin ร modรฉrer selon les analystes
Certes, la Russie utilise bien plus le Bitcoin qu’auparavant. D’ailleurs, une telle utilisation de la crypto-monnaie, en volume, remonte ร 2021, ce n’est pas si vieux que cela au final. En effet, selon le cabinet d’รฉtudes Kaiko, ร la date du 22 mars 2022, seulement 9 millions de dollars en roubles ont รฉtรฉ transfรฉrรฉs en bitcoins. C’est une somme qu’il faut relativiser : le volume mondial de bitcoins se situe souvent entre 20 et 40 milliards de dollars. De plus, cette somme est relativement faible pour un pays comme la Russie. Lorsque l’on transfรจre des fonds ร l’รฉchelle d’une nation, et c’est d’autant plus vrai que la Russie est un pays immense, on parle plutรดt en milliards de dollarsโฆ
Une rรฉgulation des crypto-monnaies ร venir
Quoi qu’il en soit, une vรฉritable rรฉgulation doit avoir lieu. Nous ne disons pas qu’elle est nรฉcessaire, mais que les diffรฉrentes banques centrales prennent le sujet trรจs ร cลur. Effectivement, il est difficile d’imaginer le systรจme bancaire laisser de tels flux financiers dans un systรจme aussi opaque. Il n’est pas rare de voir des milieux du grand banditisme, voire du terrorisme, faire transiter des fonds via les crypto-monnaies, notamment le Bitcoin. C’est pourquoi, les diffรฉrentes banques centrales devraient avoir leurs mots ร dire sous peu.
D’ailleurs, un autre phรฉnomรจne pourrait รชtre ร l’origine de cette rรฉgulation : la crรฉation de monnaies virtuelles par ces mรชmes banques. La Chine s’est d’ailleurs rรฉcemment lancรฉe dans l’aventure : un e-yuan est actuellement en cours d’essai dans certaines rรฉgions du pays. Aux รtats-Unis, l’administration Biden est en train de mettre en place une stratรฉgie pour dรฉvelopper une monnaie virtuelle. Enfin, en Europe, l’Union-Europรฉenne envisage les premiers essais d’un e-euro d’ici ร 2023 ou 2024. Il est un peu dommage que le Vieux-Continent soit toujours un peu en retard, mais tous les รฉlรฉments vont dans le mรชme sens : le Bitcoin a changรฉ notre รฉconomie mondiale, et ce sont dรฉsormais les banques qui vont s’en inspirer.