Robert Kiyosaki, pro-Bitcoin, auteur du best-seller « Père riche, père pauvre », traverse les crises mondiales. Il apporte un regard provocateur, profondément critique du système financier. En novembre 2025, ses graphiques sur X (anciennement Twitter), ses podcasts et ses interviews font débat. Ils interrogent la place des actifs “réels” dans la protection du patrimoine. L’auteur navigue entre l’anticipation d’un crash mondial et les hausses spectaculaires des crypto-actifs. Il défie ouvertement Warren Buffett. Kiyosaki occupe une place centrale dans le dialogue sur l’avenir des monnaies.
Un prophète du crash et “l’argent des gens”
La dernière salve de Robert Kiyosaki est un avertissement massif… Pour Kiyosaki, la fragilité du système n’a jamais été aussi palpable. L’économie mondiale serait au bord d’un précipice. Il écrit : « Millions will be wiped out. MASSIVE CRASH BEGINNING », traduction :
Des millions de personnes seront anéanties. UN CRASH MASSIF COMMENCE
Il recommande sans détour aux investisseurs de changer de stratégie. De plus, il leur conseille de ne plus épargner sous forme de « cash » ou d’obligations. Il privilégie les actifs tangibles, en citant l’or, l’argent, le Bitcoin et même l’Ethereum. L’inflation, alimentée par l’impression monétaire, détruirait la valeur de l’épargne traditionnelle. Il martèle : “Savers are losers”, qui est dire :
Les épargnants sont des perdants
L’auteur annonce un krach d’une ampleur inédite. Fidèle à son mantra, il invite ses 3,5 millions d’abonnés à investir. Il sépare les actifs refuges en deux catégories. Il y a le “God’s money” (l’argent de Dieu) et le “People’s money” (l’argent du peuple). L’or et l’argent représentent l’argent de Dieu. Leur nature est éternelle et physique. Le Bitcoin et l’Ethereum représentent l’argent du peuple. Leur rareté et leur résistance au système bancaire centralisé les protègent.
Les lois de Gresham et de Metcalf
Sa philosophie s’appuie sur deux lois fondamentales. La première est la Loi de Gresham. Elle stipule que “l’argent truqué chasse le vrai argent”. Pour Kiyosaki, le dollar américain est l’argent truqué. Les banques centrales l’impriment sans limite. Le « vrai argent » (or, Bitcoin) est thésaurisé. Les gens s’en débarrassent le plus vite possible.
La seconde est la Loi de Metcalf. Elle affirme que la valeur d’un réseau croît de façon exponentielle avec le nombre d’utilisateurs. Il faut bien reconnaître qu’il applique ce principe directement aux cryptomonnaies. Le réseau Bitcoin grandit. Sa valeur augmente. Il applique la même logique à l’Ethereum. Il le considère comme la future « blockchain des stablecoins », une infrastructure essentielle.
Guerre ouverte contre la Fed, Wall Street et “l’argent truqué”
Kiyosaki met en accusation les institutions américaines. Il accuse la Réserve Fédérale (Fed) et le Trésor de manipuler la monnaie. Il nomme ce phénomène “le Big Print” (la grande planche à billets). À ses yeux, le dollar et les produits financiers classiques sont “de l’argent faux”.
Il inclut dans cette catégorie les actions, les obligations, les ETF et les REIT (fonds immobiliers). Pour lui, il juge ces actifs vulnérables à l’inflation. Il pense qu’ils ne survivront pas à la prochaine crise de confiance, et n’hésite pas à qualifier Wall Street et les fonds indiciels de “counterfeit” (contrefaits). Il oppose la liquidité digitale (qu’il juge factice) à la sécurité des actifs physiques.
La rhétorique anti-Buffett
La rhétorique anti-Warren Buffett renforce cette méfiance. Kiyosaki ironise sur les critiques du patron de Berkshire Hathaway. « Buffett a chié sur l’or et l’argent pendant des années, maintenant il en achète », lance-t-il. Il accuse l’investisseur légendaire d’avoir trop longtemps ignoré la réalité. Les crashes affectent les marchés traditionnels. Kiyosaki exhorte ses abonnés à agir. Il leur conseille d’acheter de l’or, de l’argent, du Bitcoin et de l’Ethereum. Il pense que le prochain grand effondrement va frapper.
Objectif Bitcoin à 250 000 $, or à 27 000 $
Quelles sont ses prévisions de prix ? Kiyosaki frappe fort. Il voit l’or atteindre 27 000 dollars l’once. Il voit le Bitcoin grimper à 250 000 dollars d’ici 2026.
D’où viennent ces chiffres ? Il explique s’inspirer des analyses de Jim Rickards, un autre critique du système. Son expérience personnelle joue aussi un rôle. Il a commencé à accumuler de l’or en 1971. C’est l’année où le président Nixon a abandonné l’étalon-or. Cet événement a coupé le lien entre le dollar et l’or. Pour Kiyosaki, ce fut le début de la fin pour « l’argent papier ». L’investisseur pousse son engagement loin. Il possède même deux mines d’or personnelles.
Pour l’Ethereum, il met en avant l’effet réseau (Loi de Metcalf). Il insiste sur sa place centrale. L’ETH sert d’infrastructure à la tokenisation. Il domine le marché des stablecoins. Ces atouts lui confèrent un rôle majeur dans la finance numérique future. Selon lui, l’essor du Web3 garantit la pérennité de ces actifs.
Polémique, nuances et contradictions
Kiyosaki n’est pas sans contradicteurs. Son style alarmiste suscite autant d’adhésion que de scepticisme. Sa constance dans la prévision du “Big Crash” lui vaut des critiques. Certains analystes l’accusent de spéculer sur la peur. Il radicaliserait le débat.
D’autres font remarquer une incohérence. Malgré ses alertes répétées, les marchés actions et crypto restent dans des cycles de croissance. L’innovation et la digitalisation portent l’économie. L’arrivée des institutionnels soutient les prix.
À vrai dire, Kiyosaki préfère se démarquer de ces critiques. Il maintient sa ligne en continuant d’acheter massivement lors des corrections. Il affirme même qu’il doublera sa position sur Bitcoin si celui-ci passe sous le seuil de 90 000 dollars. Pour lui, chaque crash est une opportunité d’achat. Il n’éprouve aucune panique.
Vision et héritage : “Protégez-vous avec des actifs réels”
Tout bien considéré, le message de Kiyosaki reste cohérent depuis vingt ans. La sécurité patrimoniale passe par des actifs rares. Ces actifs doivent être difficiles à manipuler par les États ou les banques. Il orinise :
Je n’habite pas dans une maison en papier, je ne mange pas de pommes en papier, alors pourquoi investir dans des actifs en papier ?
Sa défiance envers le système s’exprime dans son portfolio. Plus de 60% de ses investissements se concentrent sur l’or, l’argent, le Bitcoin, l’Ethereum et l’immobilier physique.
Il conseille d’ailleurs des « combos hybrides ». Il suggère d’allier l’immobilier (« real estate ») et la crypto. Cela permet de se diversifier face aux incertitudes réglementaires et macroéconomiques.
En définitive, Robert Kiyosaki continue d’agiter le débat mondial. Ses prévisions et ses coups de gueule portent une conviction inébranlable. Le krach approche. Seuls les actifs “vrais” survivront. La relève attend de pied ferme dans les portefeuilles digitaux.