La dernière objection d’Elon Musk à l’accord de 44 milliards de dollars qu’il a signé pour acheter Twitter est que l’entreprise n’a pas fourni suffisamment d’informations. Selon les avocats de Musk, cela a rendu impossible l’obtention d’un prêt – l’une des rares conditions qui permettraient au PDG de Tesla et SpaceX de se retirer de l’accord.
Sauf que cet argument ne fonctionnera probablement pas. Le 8 juin, Twitter a donné à Musk l’accès à l’intégralité de son « firehose« , un flux de tweets et de métadonnées les concernant qui englobe les 500 millions de tweets par jour, selon le Washington Post.
Elon Musk avait initialement affirmé, en mai, que Twitter avait déformé le nombre de robots qu’il comptait comme utilisateurs dans ses documents publics. Étant donné qu’il avait déjà signé l’accord, qui ne mentionnait pas du tout les robots, cette argumentation n’était pas susceptible de donner à Musk une issue légale.
Mais ce n’est plus vraiment le problème, car le dernier argument des avocats de Musk était que Twitter ne voulait pas lui donner suffisamment d’informations sur sa base d’utilisateurs pour obtenir ses prêts et conclure l’accord. Cela va être beaucoup plus difficile à prouver maintenant que Twitter lui a donné accès à l’ensemble de sa data utilisateur.
La base d’utilisateurs de Twitter a toujours été floue.
Tous les réseaux sociaux communiquent leur nombre d’utilisateurs à leurs actionnaires. Mais la plupart des sociétés homologues comme Meta, Snapchat et Pinterest utilisent les utilisateurs actifs mensuels (MAU) ou les utilisateurs actifs quotidiens (DAU).
En 2019, Twitter a proposé sa propre statistique appelée utilisateurs actifs quotidiens monétisables (mDAU). Il s’agit d’une mesure du nombre d’utilisateurs de Twitter auxquels ils peuvent diffuser des publicités un jour donné, bien que l’on ne sache pas exactement à quoi cela correspond. Twitter a récemment admis avoir surestimé le nombre de ses utilisateurs.
Pour que Musk puisse analyser les données que Twitter vient de lui remettre, il faudrait qu’une équipe de spécialistes des données déchiffre ce qui relève de l’activité des robots et ce qui n’en relève pas, qu’elle détermine quels utilisateurs sont « monétisables » et quand ils se sont connectés, puis qu’elle calcule combien de robots ont été comptés comme des utilisateurs monétisables.
Cela met probablement fin à l’argument de Musk selon lequel Twitter ne lui donne pas les informations dont il a besoin pour obtenir ses prêts. S’il y a une chose que Twitter vient de lui donner, c’est de l’information!