La Banque centrale européenne (BCE) a récemment augmenté ses taux de 50 points de base et a promis une nouvelle hausse des taux d’intérêt d’ici mars. Jeudi, la banque directrice de l’Eurosystème a annoncé cette évolution, qui porte son taux directeur à 2,5 %.
En outre, la BCE reste déterminée à « maintenir le cap d’une hausse significative des taux d’intérêt à un rythme régulier. » Selon la banque, le maintien des taux à des niveaux restrictifs permettrait de contrôler la hausse des prix en supprimant la demande. En outre, la BCE a également laissé entendre que les données joueraient un rôle clé dans l’élaboration des décisions lors des prochaines réunions.
La dernière hausse des taux d’intérêt de la BCE fait suite à quatre hausses l’année dernière qui ont sorti les taux de la zone euro du rouge pour la première fois depuis 2014.
Les marchés ont grimpé de 3,1 % dans la foulée de la première hausse des taux de la BCE de 2023. Anticipant très probablement une fin imminente des hausses. Parallèlement, selon les chiffres flash publiés mercredi, l’inflation de la zone euro a plongé pour le troisième mois consécutif en janvier. Toutefois, l’inflation globale est restée élevée à 8,5 %, tandis que l’inflation de base (sans l’énergie et les denrées alimentaires) est restée stable à 5,2 %.
Le président de la BCE évoque les développements découlant de la dernière hausse des taux d’intérêt
Après l’annonce du relèvement, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a expliqué lors d’une conférence de presse que les pressions sur les prix restent fortes. Cela s’explique en partie par le fait que les coûts élevés de l’énergie se propagent à l’ensemble de l’économie, a ajouté Christine Lagarde. En outre, la dirigeante de la BCE a également déclaré que le climat économique actuel appelle une harmonisation des politiques budgétaires et monétaires.
Christine Lagarde a souligné le ralentissement de la croissance de 0,1 % au quatrième trimestre dans le tableau économique de la zone euro, qui devrait selon elle rester faible à court terme. Selon la présidente de la BCE, l’incertitude géopolitique persistante et le durcissement des conditions de financement auraient un impact sur la croissance. Néanmoins, Mme Lagarde a noté que les risques liés aux perspectives de croissance économique « sont devenus plus équilibrés. » Elle a cité des exemples macroéconomiques spécifiques tels que des approvisionnements en gaz plus sûrs, l’atténuation des pressions sur l’offre et la confiance croissante des consommateurs. En outre, Christine Lagarde a également souligné que la hausse des salaires et la baisse des coûts de l’énergie sont des preuves supplémentaires d’un meilleur équilibre de la tapisserie économique.
Malgré les difficultés à court terme, Christine Lagarde a conclu que « l’économie s’est avérée plus résistante que prévu et devrait s’améliorer au cours des prochains trimestres« . Toutefois, la présidente de la BCE a donné quelques conseils aux gouvernements des pays développés sur la manière de faire face aux coûts énergétiques. Selon elle, les gouvernements devraient réduire leur soutien auxdits coûts énergétiques afin d’éviter d’accroître par inadvertance les pressions inflationnistes à moyen terme.
En décembre dernier, la BCE a annoncé son intention de commencer à réduire son bilan de 5 000 milliards d’euros (5,49 billions de dollars) à partir de mars. Selon la banque de la zone euro, ces réductions se feraient à raison de 15 milliards d’euros par mois en moyenne jusqu’à la fin du mois de juin 2023.
Au cours de la dernière décennie, la BCE a injecté des milliards dans l’économie de la zone euro sous la forme d’achats d’obligations. Ces efforts budgétaires ont tenté de stimuler la croissance pendant diverses crises, notamment la pandémie de coronavirus.
Outre les hausses de taux, la BCE a eu recours à la réduction de son bilan et à la vente de son portefeuille d’obligations pour renforcer sa politique.