En ce dernier jour de l’année 2025, le cofondateur d’Ethereum ne célèbre pas le réveillon. Il lance une alerte mondiale. Vitalik Buterin vient de publier un traité monumental intitulé Balance of Power. Ce manifeste de 240 000 mots dresse un constat terrifiant. Pour le génie de la crypto, le danger ne vient pas seulement des géants de la Tech. La menace existentielle réside dans la fusion imminente entre le pouvoir étatique et la puissance technologique. Analyse d’une pensée complexe qui redéfinit l’avenir de la décentralisation.
La fin des vieux contre-pouvoirs : pourquoi la « Jungle » a changé
Vitalik Buterin commence par une leçon d’histoire. Autrefois, la distance physique protégeait les individus. Les barrières géographiques limitaient naturellement la portée des tyrans. Aujourd’hui, le numérique a pulvérisé ces frontières.
L’inévitabilité mathématique de la domination
Le créateur d’Ethereum pointe un changement de paradigme économique. Les « déséconomies d’échelle » n’existent plus. Avant, une entreprise devenait inefficace si elle grandissait trop. En 2025, l’automatisation et l’Intelligence Artificielle (IA) inversent cette logique. Une entité qui double ses ressources double son efficacité. C’est une croissance géométrique. Cette dynamique favorise mathématiquement la concentration du pouvoir.
L’échec des protections traditionnelles
Les vieilles méthodes de régulation échouent. L’innovation ne se diffuse plus naturellement entre concurrents. Les entreprises déploient des logiciels propriétaires opaques à l’échelle mondiale. Elles empêchent l’ingénierie inverse. Buterin décrit cette nouvelle réalité comme une « jungle épaisse ». Des forces titanesques y opèrent sans aucun frein naturel. La technologie, censée libérer, construit désormais les murs d’une prison numérique parfaite.
La trahison de la Silicon Valley : quand la tech embrasse l’état
Le passage le plus virulent du manifeste concerne l’évolution culturelle de la Tech. Buterin dénonce un glissement idéologique majeur chez les élites de la Silicon Valley.
La mort du libertarisme technologique
En 2013, la culture Tech prônait la liberté et l’indépendance face à l’État. En 2025, les dirigeants cherchent l’adoubement politique. Ils ne veulent plus combattre le « Big Government », ils veulent fusionner avec lui. Buterin voit là un mélange toxique. Le pouvoir de coercition de l’État s’allie à la puissance de surveillance des GAFAM. Cette alliance forme un complexe « militaro-numérique » redoutable.
La crypto n’est pas épargnée
Le fondateur d’Ethereum balaie aussi devant sa porte. Il critique l’évolution de l’industrie crypto. Les chiffres parlent. Avant 2009, les initiés (« insiders ») captaient moins de 10 % des jetons au lancement. En 2021, ce chiffre dépassait systématiquement les 70 %. La crypto reproduit les travers qu’elle jurait de combattre. Elle recrée des oligarchies financières au lieu de bâtir des biens communs numériques.
La solution « d/acc » : décentraliser ou disparaître
Face à ce constat sombre, Buterin ne prône pas le nihilisme. Il propose une nouvelle doctrine : l’accélération défensive (« d/acc »).
Lido comme modèle de résistance
Pour illustrer sa vision, Buterin cite Lido, le protocole de staking liquide sur Ethereum. Lido gère 24 % des ETH mis en jeu. Cela semble énorme. Pourtant, l’architecture interne évite la centralisation. Des douzaines d’opérateurs indépendants se partagent le contrôle. Une « double gouvernance » donne un droit de veto aux utilisateurs. C’est la preuve que l’on peut atteindre une taille critique sans devenir un monstre centralisé.
Les armes de la défense numérique
Le manifeste appelle à développer des « technologies défensives ». Elles doivent rester ouvertes et accessibles. Les preuves à divulgation nulle (Zero-Knowledge Proofs) en sont le fer de lance. Elles permettent de prouver une identité sans la révéler. Buterin imagine aussi des mécanismes radicaux : des « taxes sur la propriété intellectuelle » ou une « interopérabilité contradictoire » forcée. L’objectif est d’obliger les géants à partager leur savoir ou à disparaître. La sécurité ne viendra pas d’un protecteur centralisé, mais d’une multitude d’acteurs indépendants et bien armés technologiquement.
Synthèse : Le dernier rempart de la société
Ce texte fera date. Vitalik Buterin pose les bases philosophiques de la prochaine décennie.
- Le Danger : Une fusion « Big Tech + Big Government » qui crée un contrôle totalitaire sans friction.
- Le Constat : Les mécanismes économiques actuels favorisent mathématiquement le monopole.
- L’Espoir : Seule une décentralisation technique radicale, portée par Ethereum et des outils comme les ZK-proofs, peut rétablir l’équilibre.
En 2026, la bataille ne se jouera plus sur les prix des cryptos, mais sur la souveraineté de l’individu face à la machine étatique.
FAQ : Le manifeste de Vitalik Buterin
Vitalik Buterin avertit que la concentration du pouvoir technologique, couplée à l’autorité gouvernementale croissante, représente la plus grande menace pour la liberté. Il appelle à utiliser la technologie pour décentraliser et protéger les individus.
Il reproche aux leaders de la Tech d’avoir abandonné leurs idéaux libertariens des années 2010 pour chercher activement le pouvoir politique et fusionner avec l’État, créant une oligarchie dangereuse.
Ethereum sert d’exemple et d’outil. Vitalik cite des protocoles comme Lido pour montrer comment une infrastructure peut gérer des milliards de dollars de manière décentralisée, offrant une alternative au modèle corporatiste classique.
Disclaimer (Avis de non-responsabilité) : Le contenu de cet article est fourni à titre informatif uniquement et reflète les opinions exprimées par Vitalik Buterin dans son essai. Il ne constitue pas un conseil en investissement. Les crypto-actifs sont volatils et comportent des risques. Faites vos propres recherches.