Malgré la baisse de la livre turque suite à la réélection du président Recep Tayyip Erdogan, le taux d’inflation en Turquie montre des signes de reprise. Selon les données publiées par l’Institut statistique turc, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 3,92 % d’un mois sur l’autre en juin. Sur une base annuelle, le taux d’inflation a augmenté de 38,21%, légèrement inférieur aux prévisions de Reuters.
Ce chiffre, bien qu’élevé par rapport aux normes mondiales, est inférieur aux prévisions de Reuters (4,84 %) et marque un recul significatif par rapport à la hausse de 0,04 % observée en mai. Les prix du tabac et des boissons alcoolisées ont connu les plus fortes hausses, augmentant de 11,13 %. De plus, les prix dans le secteur de la restauration et de l’hôtellerie ont connu une modeste augmentation de 4,31%, contribuant au taux d’inflation global.
Relever les défis économiques en Turquie
Ces dernières années, la Turquie a été confrontée à des taux d’inflation obstinément élevés, qui ont affecté le pouvoir d’achat de ses citoyens et pesé sur l’ensemble de l’économie. Pour faire face à cette crise économique, le gouvernement turc a mis en œuvre différentes mesures. Il a notamment nommé Mehmet Simsek au poste de ministre du Trésor et de l’Économie. Simsek, connu pour ses politiques favorables au marché, devrait apporter la stabilité et mettre en œuvre des mesures pour résoudre les difficultés économiques de la nation. De plus, la Banque centrale a augmenté le taux d’intérêt directeur du pays de 8,5 % à 15 % le mois dernier, affirmant son engagement à poursuivre le resserrement monétaire graduel.
Les opinions des analystes
Ce développement inattendu de la baisse de l’inflation en Turquie a suscité des discussions parmi les économistes et les analystes sur les facteurs influençant cette dynamique et les implications pour les perspectives économiques du pays. Certains, comme Bartosz Sawicki, analyste de marché chez Conotoxia, adoptent un point de vue pessimiste en déclarant qu’il y a « peu de raisons d’être optimiste ». Ils soulignent les effets négatifs de la chute de la livre turque sur l’économie, dont notamment l’augmentation des coûts de production. D’autres, comme Timothy Ash, Senior EM Sovereign Strategist chez BlueBay Asset Management, reconnaissent que les chiffres de l’inflation auraient pu être plus élevés étant donné la dépréciation significative de la livre turque. Ils soulignent l’importance du rôle de la Banque centrale dans la mise en œuvre de politiques appropriées pour gérer l’inflation.
Ainsi, la Turquie fait face à des défis économiques importants, mais des signes de reprise de l’inflation et des mesures prises par le gouvernement et la Banque centrale laissent entrevoir une amélioration. Il reste à voir comment l’économie turque évoluera dans les prochains mois.+