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Scandale BBC-Trump et le DG Tim Davie démissionne après le documentaire « truqué »

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Le logo de la BBC, avec Tim Davie, symbolisant le scandale du documentaire truqué sur Donald Trump (nov 2025) qui a mené à sa démission.

La BBC traverse une crise historique. Tim Davie, le directeur général, et Deborah Turness, la directrice générale de BBC News, ont tous deux démissionné ce dimanche. Ces départs au sommet font suite à un scandale dévastateur. Un documentaire Panorama a trompé les téléspectateurs. Il a manipulé des images du discours du président Donald Trump du 6 janvier 2021. Une note interne, qui a fuité, révèle la supercherie. Les monteurs ont assemblé deux sections distinctes du discours. Ces extraits étaient séparés de 54 minutes. L’objectif était de créer la fausse impression que Donald Trump avait explicitement demandé à ses partisans de prendre d’assaut le Capitole. C’est un séisme pour le radiodiffuseur public britannique.

« Responsabilité ultime » : Tim Davie et Deborah Turness quittent leurs fonctions

Ces démissions fracassantes interviennent alors que la BBC se préparait au pire. La direction devait présenter des excuses officielles ce lundi concernant la controverse. Tim Davie a pris les devants.

Dans une déclaration adressée à l’ensemble du personnel de la BBC, il a déclaré qu’il devait assumer la « responsabilité ultime » de ces erreurs. Il a toutefois souligné que la décision de démissionner était « entièrement ma décision ». Il a tenté de minimiser l’ampleur de la crise. « Dans l’ensemble, la BBC fonctionne bien, certaines erreurs ont été commises », a-t-il écrit.

Tim Davie dirigeait le diffuseur financé par des fonds publics depuis cinq ans. Il avait déjà traversé de nombreuses controverses. Mais ce scandale éditorial, touchant à l’intégrité même du journalisme de la BBC, était celui de trop. La démission de Deborah Turness, en tant que patronne directe de l’information, était inévitable. Elle scelle la gravité de la faute.

Le président de la BBC, Samir Shah, doit maintenant gérer les conséquences. Il maintient sa présentation, prévue lundi, devant le Comité de la culture, des médias et du sport du Parlement. Il devra s’excuser formellement et a qualifié ces départs de « jour triste pour la BBC ».

« Se battre comme des diables » : la manipulation au cœur du scandale

Le documentaire au centre du scandale s’intitule « Trump: A Second Chance? ». La BBC l’a diffusé en octobre 2024. C’était une semaine seulement avant l’élection présidentielle américaine. Ce « timing » est aujourd’hui au cœur des accusations de manipulation politique.

La société indépendante October Films a produit le film. Il l’a fait pour l’émission d’investigation phare de la BBC, Panorama. C’est ce qui rend l’affaire si grave. Panorama est l’étendard de l’éthique journalistique de la chaîne.

Le mémo divulgué détaille précisément la tromperie. Le programme a fait en sorte que Trump semble dire une phrase continue : « Nous allons marcher jusqu’au Capitole et je serai là avec vous. Et nous nous battons. Nous nous battons comme des diables ».

Cette phrase est une fabrication. Elle résulte d’un montage. En réalité, les propos de Trump étaient différents. D’abord, il a dit aux partisans : « nous allons marcher jusqu’au Capitole et nous allons encourager nos braves sénateurs et membres du Congrès ». Il les a ensuite exhortés à « faire entendre vos voix de manière pacifique et patriotique ».

Le documentaire a délibérément omis cette phrase cruciale (« pacifique et patriotique »).

La partie « se battre comme des diables » est venue bien plus tard. Elle est arrivée près d’une heure après (54 minutes). Elle se situait dans un contexte différent. Le montage assemble donc deux idées distinctes. Il supprime la nuance clé. Il crée un appel direct à la violence que Trump n’a pas formulé de cette manière.

« Ignorées » : Les révélations de Michael Prescott, le lanceur d’alerte

Cette affaire n’aurait peut-être jamais éclaté sans un homme : Michael Prescott. C’est un ancien conseiller du Comité des directives éditoriales et des normes de la BBC. Un initié.

Prescott a révélé que ses préoccupations sur ce montage ont été « rejetées ou ignorées » par les dirigeants de la BBC. Il avait soulevé le problème en interne, sans succès. Il a finalement démissionné de son rôle de conseiller en juin 2025, dégoûté par le manque de réaction.

Le mémo qui a fuité est son dossier de 19 pages. Il documente ses accusations. Il allègue également d’autres manipulations. Par exemple, le documentaire utilisait des images des Proud Boys marchant vers le Capitole. Or, ces images avaient été filmées avant le début du discours de Trump. Le montage laissait entendre qu’ils répondaient à son appel. C’était chronologiquement impossible.

Le fait que la direction de la BBC ait « ignoré » de tels avertissements internes déplace la faute. Elle ne repose plus seulement sur les producteurs d’October Films. Elle incombe directement à la direction de l’information, et donc à Deborah Turness et Tim Davie.

« Fake news » : La Maison Blanche et Trump Jr. fustigent la BBC

La controverse a déclenché une tempête politique. L’administration Trump a vivement critiqué la BBC. La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, n’a pas mâché ses mots. Elle a qualifié la BBC de « fake news à 100% ». Elle l’a aussi traitée de « machine de propagande gauchiste ».

S’adressant au Telegraph, elle a attaqué le modèle de financement de la chaîne. Elle a déclaré que les contribuables britanniques sont « contraints de financer une opération de propagande gauchiste ».

Donald Trump Jr. a renchéri sur le réseau social X. Il a posté que les journalistes britanniques sont « tout aussi malhonnêtes et pleins de m**** que ceux ici en Amérique ».

Ces attaques portent un coup terrible à la réputation mondiale de la BBC. L’impartialité est son principal atout. Ce scandale offre des arguments en or à ceux qui, aux États-Unis comme au Royaume-Uni, accusent les médias traditionnels de partialité.

Conclusion

En définitive, les démissions de Tim Davie et Deborah Turness sont l’aveu d’une faute journalistique impardonnable. Un documentaire diffusé à un moment politique clé a délibérément « truqué » un discours présidentiel. Il a omis les appels au calme. Il a assemblé des phrases pour créer un appel à la violence. L’alerte d’un initié a été ignorée. C’est une faillite éthique totale. Le président Samir Shah doit maintenant tenter de restaurer une confiance que la BBC a mis des décennies à bâtir, et quelques mois à détruire.

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Ecrit par
Natalia Savas

Je m'appelle Natalia et je suis rédactrice sur actucrypto.info. Je suis une fan des crypto-monnaies et je suis passionnée par le monde de la technologie et de la finance. Depuis que j'ai découvert le monde des crypto-monnaies, j'ai été fascinée par le potentiel qu'elles offrent aux utilisateurs et j'ai décidé de me spécialiser dans le domaine.

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