Michael Saylor veut acheter du Bitcoin. L’opération est lancée maintenant. L’annonce a secoué Wall Street ce 16 décembre 2025. MicroStrategy a déposé un formulaire 8-K auprès de la SEC. Il détaille une offre d’obligations convertibles de premier rang. Le montant est colossal. Deux milliards de dollars. L’objectif est clair. Acquérir encore plus de Bitcoin. La manœuvre intervient avant une réunion cruciale de la Fed. Le marché est fébrile, et Saylor, lui, accélère.
La mécanique financière de la boucle infinie
Cette stratégie semble agressive. C’est une mécanique financière précise. MicroStrategy exploite la valeur de son action (MSTR). Le titre se négocie avec une forte prime. On l’appelle la « NAV Premium ». Elle atteint actuellement 2,2x. Chaque dollar d’action représente plus d’un dollar de valeur réelle. C’est un puissant levier d’arbitrage. Cette fois, Saylor utilise la dette. Il emprunte de l’argent à un taux très faible. Le taux estimé est inférieur à 1%.
Les investisseurs institutionnels achètent ces obligations. Elles sont convertibles en actions MSTR. Si l’action explose, leur gain est maximal. Si l’action stagne, ils récupèrent leur capital avec intérêts. Les hedge funds nomment cela l’arbitrage de volatilité. MicroStrategy prend cet argent bon marché. L’entreprise achète ensuite du Bitcoin. Le Bitcoin ne génère aucun frais de gestion. Si le Bitcoin s’apprécie, l’opération devient très rentable. Saylor appelle cela le « Bitcoin Yield ». Il augmente le nombre de bitcoins détenus par action.
Une course effrénée contre les ETF
Le timing de cette annonce est chirurgical. Michael Saylor observe la concurrence. Les ETF Spot de BlackRock et Fidelity sont voraces. Ils absorbent toute l’offre de Bitcoin disponible. La demande des géants financiers crée un « mur d’achat ». Fidelity a montré sa force près des 88 000 $. La compétition pour chaque satoshi devient intense. MicroStrategy possède déjà plus de 1,8% des bitcoins existants. Mais ce n’est plus assez.
L’entreprise doit distancer les gestionnaires d’actifs. Les ETF sont des structures passives. Ils achètent quand leurs clients investissent. MicroStrategy est une structure active. Elle peut s’endetter pour acheter massivement. C’est une arme stratégique. Elle permet de profiter des baisses de marché. Avec 2 milliards, Saylor va acheter environ 22 000 bitcoins. Cela représente 50 jours de production minière mondiale et l’impact sur l’offre sera immédiat.
La réaction paradoxale du marché
L’action MSTR a chuté en pré-ouverture. Elle perdait 3,5% à 1 845 $. C’est une réaction technique classique. Deux facteurs expliquent ce mouvement. Le premier est la dilution : L’émission d’obligations convertibles peut créer de nouvelles actions. La part des actionnaires actuels diminue potentiellement. Le second est l’arbitrage : Les acheteurs des obligations se couvrent. Ils vendent l’action à découvert. Cette pression vendeuse fait baisser le cours à court terme.
Le Bitcoin, lui, réagit positivement. Son cours a grimpé de 1,2% à 89 800 $. Le marché crypto anticipe la pression acheteuse. Les traders savent que 2 milliards de dollars arrivent. Les achats de MicroStrategy signalent souvent un plancher de marché. Les investisseurs voient la baisse de MSTR comme une opportunité. C’est une chance d’acheter l’action avec une prime réduite. Saylor transforme son entreprise en forteresse Bitcoin.
- Montant de l’opération : 2 milliards $ (avec option de 300M $).
- Type de titre : Obligations convertibles de premier rang.
- Échéance :2032.
- Taux estimé : Inférieur à 1.00%.
- Action MSTR (Pré-marché) : 1 845 $ (-3.2%).
- Bitcoin (BTC) : 89 800 $ (+1.2%).
La plus grande baleine du Bitcoin vient de passer à l’attaque. Quel sera l’impact réel sur le prix ?