Des grèves ont affecté près d’un tiers des réacteurs nucléaires français, a déclaré un responsable du syndicat de l’électricité, retardant la maintenance de nombre d’entre eux au moment même où EDF s’efforce de remettre une partie de son parc en service à temps pour l’hiver.
La production nucléaire française devait déjà atteindre son niveau le plus bas depuis 30 ans en 2022 en raison du nombre élevé d’arrêts de réacteurs dus à des problèmes de corrosion et de maintenance planifiée, à un moment où l’Europe est confrontée à une crise énergétique en raison des sanctions contre les approvisionnements énergétiques russes.
L’approvisionnement en électricité a également été affecté par le syndicat FNME-CGT qui a organisé des grèves tournantes dans certaines centrales nucléaires et autres installations énergétiques. Selon EDF, quelque 16,3 % de la main-d’œuvre totale a rejoint la grève nationale. Le 18 octobre, Virginie Neumayer, représentante de la FNME-CGT, a déclaré à Reuters que 20 réacteurs sur un total de 56 avaient été affectés par les grèves, et que 17 d’entre eux avaient subi des retards dans leurs programmes de maintenance.
Un accord entre tous les syndicats du secteur de l’énergie et du gaz a été signé le 19 octobre pour la première fois depuis 2008 et les négociations au niveau des entreprises vont maintenant commencer. Le gestionnaire du réseau électrique RTE avait déclaré que si des grèves prolongées retardaient encore le redémarrage des réacteurs, il pourrait y avoir de « lourdes conséquences » sur l’approvisionnement en électricité pendant l’hiver.
Un porte-parole d’EDF a confirmé que les grèves avaient reporté les dates de redémarrage de l’unité 1 de la centrale de Cattenom de 11 jours, au 12 novembre, de l’unité 2 de la centrale de Cruas de deux semaines, au 13 novembre, et de l’unité 3 de la centrale de Tricastin de trois semaines, au 14 novembre. Par ailleurs, le redémarrage de la tranche 4 de la centrale du Bugey a été repoussé de quatre jours au 1er novembre, celui de la tranche 3 de Cruas de cinq jours au 25 octobre et celui de la tranche 3 de Dampierre de trois jours au 27 novembre.
Les opérations de maintenance se poursuivent sur les réacteurs actuellement à l’arrêt, selon EDF. Ce mouvement de grève s’inscrit dans le cadre de la grève générale du 18 octobre qui a touché le trafic ferroviaire, les écoles et d’autres secteurs.