Parmi les zones les plus touchées par ce phénomène figure la zone euro, où l’inflation est désormais mesurée à deux chiffres pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale. En glissement annuel, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 10% en septembre, contre 9,7% en août.
Tous les postes ont augmenté, l’alcool et le tabac enregistrant une hausse de 11,8 %, l’énergie de 40,8 %, les biens non industriels de 5,6 % et les services de 4,3 %.
Des réductions constantes
Si l’énergie est l’un des principaux responsables de cette hausse (40,8 % en glissement annuel), les réductions constantes des livraisons de gaz naturel de la Russie à l’UE et le relâchement des chaînes d’approvisionnement causé par les récents blocages de Covid-19 ont poussé les entreprises au bord de la rentabilité.
En outre, les coûts élevés des services publics, de l’alimentation et du carburant laissent aux consommateurs moins d’argent à épargner, à investir ou à dépenser pour d’autres choses, ce qui pourrait, à son tour, provoquer une récession plus grave et plus longue dans la zone euro.
Des risques graves
La Banque centrale européenne (BCE) pourrait bientôt se retrouver impuissante face à une inflation qui ne cesse de progresser. Plus tôt, la BCE a déclaré que la zone euro était confrontée à des « risques graves » pour la stabilité financière en raison de l’affaiblissement de l’euro, qui pourrait se traduire par une réduction des investissements et éventuellement un effondrement du marché immobilier en raison des prix élevés de l’énergie et des taux élevés.
Il est difficile de prédire autre chose qu’une nouvelle hausse des taux de 75 points de base (pb) par la BCE lors de sa prochaine réunion en octobre. En septembre, 10 des 19 pays de la zone euro ont connu une inflation à deux chiffres, l’Estonie, la Lituanie et la Lettonie étant en tête avec respectivement 24,2 %, 22,5 % et 22,4 % d’inflation.