Cette hausse des prix devrait affecter fortement le pouvoir d’achat des Français. Il devrait baisser de 1 % d’ici à 2022.
Les nouvelles prévisions 2022 de l’Insee notent que contrairement aux précédentes élections présidentielles, notamment 2017, la réélection d’Emmanuel Macron en avril n’a pas produit un regain de confiance des ménages. L’économie française reste affectée par le conflit en Ukraine et les perspectives sont sombres avec une croissance de 2,3% cette année, contre les 4% prévus par le gouvernement dans la loi de finances de décembre.
L’inflation en est la principale raison. Elle devrait continuer à augmenter, atteignant 6,8 % en septembre contre 1,6 % en 2021 et 5,5 % en moyenne. Cette explosion des prix, qui se propage au-delà du secteur de l’énergie, aura un impact important sur le pouvoir d’achat des Français. La baisse de leur pouvoir d’achat est estimée à 1% sur l’ensemble de l’année. Selon l’INSEE, la précédente forte baisse du pouvoir d’achat remontait à 2013 avec un taux de contraction de 1,2%. Cela explique une hausse très modeste de la consommation, qui est estimée à 2,3 % d’ici 2022. Les ménages continuent à épargner et à limiter leurs dépenses.
Cette prévision sur le pouvoir d’achat serait pire sans les mesures de soutien de plusieurs milliards d’euros pour protéger le porte-monnaie des Français. Le bouclier tarifaire sur les prix de l’électricité et de l’essence, ainsi que la remise de 18 centimes par litre à la pompe, ont incontestablement contribué à réduire l’inflation. La hausse des prix de 5,2% en mai était de plus de 7% sans l’intervention du gouvernement.
Des prévisions incertaines
Toutefois, les revenus des ménages devraient augmenter de 4,1% dans l’année, contre 4% en 2021. Cette évolution est principalement due aux mesures de soutien. Dans le détail, si le revenu disponible brut a reculé au premier trimestre 2018, il devrait rebondir entre avril et juin grâce aux augmentations de salaires. Selon l’Insee, la progression pour le second semestre de cette année devrait être « très dynamique« . Il s’agit notamment du paquet « pouvoir d’achat » qui sera présenté en Conseil des ministres le 6 juillet prochain.
Ce paquet devrait comprendre le triplement et la reconduction de la prime Macron, la revalorisation de 4% des pensions, des minima sociaux, et le dégel du point d’indice des agents de la fonction publique. L’Insee indique que sans ces mesures, coûteuses pour l’État, les revenus des ménages seraient plus faibles et leur pouvoir d’achat plus faible sur l’ensemble de l’année.
Ces prévisions restent très incertaines en raison de l’impossibilité d’élire le président Macron avec une majorité absolue aux élections législatives. Cela va également accroître la difficulté pour le gouvernement de faire passer ses lois. L’Assemblée examinera prochainement le budget rectificatif 2022. Celui-ci risque de devenir un bras de fer à l’Assemblée.