La chute de l’action NVIDIA (NVDA) est brutale ce 5 novembre 2025. Le cours a dévissé de près de 4% en pleine séance. Il s’établit désormais à environ 198,69 dollars. Cette baisse n’est pas un accident. Elle est la conséquence directe de la guerre des puces. En effet, les États-Unis ont interdit les exportations de puces d’IA vers la Chine. En guise de réplique, Pékin interdit à ses entreprises d’acheter les puces de Nvidia. Cette double pression commerciale a donc provoqué la panique des investisseurs. Désormais, le marché s’inquiète pour les revenus futurs du géant des semi-conducteurs, car la Chine représentait une part significative de ses revenus.
Les restrictions américaines et la charge de 5,5 mds $
Le gouvernement américain a lancé la première offensive. Les États-Unis ont en effet imposé de nouvelles restrictions sévères. Elles visent l’exportation de puces d’intelligence artificielle vers la Chine. Par conséquent, ces règles obligent Nvidia à obtenir une licence spéciale. Cette licence concerne ses puces H20.
Pourtant, Nvidia avait conçu ces puces H20 spécifiquement pour le marché chinois. Elles respectaient les précédentes restrictions. Visiblement, l’administration américaine a durci le ton. Elle veut limiter l’accès de Pékin aux technologies de pointe.
L’impact financier de cette décision est immédiat. Nvidia a dû annoncer une charge exceptionnelle de 5,5 milliards de dollars. Cette charge massive pèsera lourdement sur le premier trimestre fiscal 2026. Elle s’explique par des stocks de puces H20 devenus invendables. Elle couvre aussi des engagements d’achat que Nvidia a dû annuler auprès de ses fournisseurs. C’est un coût direct et douloureux pour l’entreprise.
La réplique de la Chine et l’impact sur le marché
La Chine n’a pas attendu. Pékin a répliqué avec une force redoutable. Le gouvernement chinois a interdit à ses grandes entreprises technologiques d’acheter des puces Nvidia. Cette interdiction vise des géants comme ByteDance et Alibaba. Elle cible spécifiquement la RTX Pro 6000D et la puce H20.
Officiellement, la Chine a invoqué une violation de sa loi anti-monopole. Mais les analystes y voient une mesure de rétorsion claire. Les investisseurs ont très mal accueilli cette décision. Le cours de l’action NVDA avait déjà chuté de 2 à 3% lors des séances précédentes. Le choc d’aujourd’hui (-3,96%) confirme la gravité de la situation.
Il faut comprendre que le marché chinois n’est pas anecdotique pour Nvidia. Il représentait environ 13% du chiffre d’affaires total de l’entreprise. C’est pourquoi cette interdiction accentue l’impact stratégique et financier. Nvidia perd l’un de ses plus grands marchés en un claquement de doigts. D’ailleurs, d’autres fabricants comme AMD, Intel et Broadcom ont aussi vu leurs actions reculer.
Quel impact cette interdiction aura sur les revenus trimestriels ?
L’interdiction américaine aura un impact significatif. Les revenus trimestriels de Nvidia vont souffrir. Pour le premier trimestre 2026, Nvidia a déjà chiffré la perte. L’entreprise mentionne une perte de 2,5 milliards de dollars. Cette perte est due aux restrictions sur les puces H20.
Pire encore, ces restrictions ont entraîné une charge exceptionnelle. Le texte mentionne 4,5 milliards de dollars pour dépréciation des stocks. Cet élément impacte fortement la marge brute. La marge tombe à 61%. En comparaison, elle était de 78,9% un an plus tôt. C’est une baisse massive de la rentabilité. Autrement dit, Nvidia vendra moins, et ce qu’elle vendra sera beaucoup moins rentable.
Les prévisions pour le deuxième trimestre sont pires. Nvidia prévoit un manque à gagner de 8 milliards de dollars. Ce chiffre est colossal. Il est directement lié à ces restrictions. Malgré ce trou, l’entreprise anticipe des revenus élevés. Elle prévoit 45 milliards de dollars de revenus. Cela représente une progression de 49% en glissement annuel. Cependant, ce chiffre est inférieur aux attentes du marché. Les analystes tablaient autour de 46,4 milliards. L’interdiction réduit donc sensiblement les revenus potentiels.
Comment nvidia compensera 8 milliards de pertes
Nvidia doit donc compenser cette perte massive de 8 milliards. L’entreprise compte sur la forte demande mondiale pour ses autres produits. Heureusement pour elle, la nouvelle architecture « Blackwell » est la clé. Ces puces sont plus puissantes. Elles sont aussi plus économes en énergie.
Pour l’instant, le marché accueille très favorablement cette architecture. Le secteur des centres de données dédiés à l’IA continue de croître rapidement. C’est devenu le moteur principal de Nvidia. Malgré la baisse des ventes des puces H20 en Chine, Nvidia a réussi à afficher une croissance. Les revenus totaux ont augmenté de 69% au premier trimestre 2026. De plus, sa division « centres de données » a fait un bond de 73%.
Le PDG Jensen Huang a souligné la situation. Il affirme que la demande restait « forte » et « incroyable ». Il maintient ce cap malgré la pression géopolitique. En résumé, Nvidia compense les pertes par plusieurs leviers. D’abord, la montée en puissance des puces Blackwell hors de Chine. Ensuite, la diversification de ses revenus grâce au boom mondial de l’IA. Enfin, une gestion efficace des stocks. Cela permet à Nvidia de préserver une croissance robuste. La question est de savoir si cette croissance hors-Chine suffira à long terme. A suivre dans les prochaines semaines avec l’actu des économies.