Bruxelles affronte la bataille de l’année. Moins d’un an après le lancement de MiCA, ce grand règlement crypto européen, le bilan déçoit. La France, l’Italie et l’Autriche tirent la sonnette d’alarme. Le système de « passeport européen » rate son coup. Il encourage une course au laxisme du guide sur les cryptomonnaies. Derrière les rideaux, une réforme audacieuse pointe pour décembre 2025. Elle vise à bâtir une « SEC européenne ». Elle confie tout le pouvoir à l’ESMA. Celle-ci supervisera les titans de la crypto.
MiCA : Le « Passeport » de la discorde qui favorise le laxisme
En théorie, le règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets) changeait la donne. Les autorités l’ont appliqué dès décembre 2024. Son cœur bat pour le « passeport européen ». Une plateforme crypto, un « CASP », décroche un agrément dans un pays de l’UE. Prenez Malte ou Chypre comme exemples. Elle étend alors ses services aux 26 autres nations.
Mais cela tourne au désastre. Paris, Rome et Vienne le clament haut et fort. Ils observent les colosses de la crypto chasser les régulateurs. Ces géants font leur « shopping réglementaire ». Ils ciblent le superviseur national le plus souple. Une fois l’agrément en poche sans grand effort, ils envahissent le marché français ou italien. Ils esquivent ainsi la fermeté de l’AMF ou de la Consob.
L’appel du 15 septembre : L’alliance (France-Italie) qui change tout
Le virage s’opère le 15 septembre 2025. Dans un appel conjoint, la perle de cette saga, l’AMF française, la Consob italienne et la FMA autrichienne réclament un « guichet unique ».
Ils demandent l’arrêt de la supervision nationale pour les mastodontes. Leur but brille de clarté. Ils veulent déléguer la surveillance directe des géants comme Binance ou Coinbase à l’ESMA. Cette entité porte le nom d’Autorité européenne des marchés financiers. Cet appel pousse à centraliser le pouvoir à Bruxelles. La BCE et Christine Lagarde l’appuient. Ils exigent une poigne ferme pour dompter la finance numérique.
Objectif décembre 2025 : « MiCA 2.0 » et les pouvoirs de la SEC
La Commission européenne capte le signal. Elle prépare un projet de réforme. On le baptise déjà « MiCA 2.0 ». Elle le dévoilera en décembre 2025.
Le plan transforme l’ESMA en vraie « SEC européenne ». Elle gagne des pouvoirs contraignants. Ces outils s’inspirent du modèle américain :
- Supervision Directe : L’ESMA enquêtera, auditera et punira les grandes plateformes transfrontalières. Elle agira sans les régulateurs nationaux.
- Pouvoir d’Arbitrage : L’ESMA réglera les conflits entre superviseurs. Si l’AMF juge Chypre trop indulgent, l’ESMA tranchera en dernier.
- Mise au Pas : Adieu aux arrangements complaisants. Cela protège la stabilité de l’euro contre les dangers systémiques des cryptos.
L’alerte de l’ESMA sur les « Actions Tokenisées »
L’ESMA s’active déjà pour ce rôle frais. Elle lance une alerte publique vitale. Celle-ci cible les actions tokenisées. Pensez à des parts de firmes comme Tesla ou Apple. Des plateformes crypto les vendent.
L’autorité met en garde les investisseurs. Vous ne possédez pas de vraies actions. Souvent, ce sont juste des dérivés compliqués. Si la plateforme émettrice fait faillite, vous perdez toute protection. On ne vous voit pas comme un « actionnaire ». La future « SEC européenne » cible ces produits risqués. Ils flirtent entre MiCA et la finance classique. Elle compte les réguler en urgence.
L’Allemagne et le Luxembourg freinent
Cette vague centralisatrice divise les rangs. L’Allemagne et le Luxembourg abritent maints acteurs fintech et financiers clés. Ils affichent une réticence forte. Ils redoutent de céder leur souveraineté réglementaire nationale. Cela toucherait aussi l’attrait de leurs places financières. Bruxelles raflerait la mise.
La lutte politique promet du spectacle à Bruxelles. Les débats chaufferont au premier semestre 2026.
En conclusion :
L’Europe arrive à un carrefour crucial. L’industrie, avec Binance et Coinbase, applaudit le « guichet unique ». Il coûte moins que 27 agréments distincts. Pourtant, elle craint le seuil qui l’exposera à l’ESMA. Le projet de loi de décembre 2025 décidera du sort. L’Europe forgera-t-elle un marché crypto uni et sûr ? Ou persistera-t-elle comme un Far West morcelé ?