Dans l’univers des cryptomonnaies, le terme « bloc » est omniprésent. C’est le composant fondamental de la technologie « blockchain », ou chaîne de blocs. Cette technologie sert de base au Bitcoin et à des milliers d’autres actifs numériques.
Un bloc est bien plus qu’une simple unité de données. C’est un conteneur sécurisé tel un sceau d’authenticité. C’est une page dans le grand livre de comptes numérique et immuable.
Comprendre ce qu’est un bloc est essentiel. Saisir ce qu’il contient et comment il est créé permet de comprendre le cœur même de la révolution crypto. Dans cet article, nous allons examiner en détail ce qu’est un bloc. Nous verrons comment il fonctionne pour sécuriser des milliards d’euros de transactions chaque jour.
Un bloc est une structure de données. C’est un fichier informatique qui regroupe et stocke de manière permanente un ensemble de nouvelles transactions.
Imaginez la blockchain comme un immense livre de comptes public. Ce livre est partagé entre tous les participants. Il est conçu pour être infalsifiable.
Dans cette analogie, chaque bloc est l’équivalent d’une nouvelle page de ce livre.
Une fois qu’une page (un bloc) est remplie de transactions, elle est ajoutée au livre (la chaîne). À partir de cet instant, cette page ne peut plus jamais être modifiée ou supprimée. Les blocs sont liés cryptographiquement les uns aux autres. Ils le sont dans un ordre chronologique précis. C’est ce qui forme une « chaîne de blocs ».
Un bloc n’est pas une simple liste de transactions. Pour garantir la sécurité et la chronologie, il se compose de deux parties principales : l’en-tête (Header) et le corps (Body).
C’est la partie la plus évidente du bloc. Le corps contient la liste de toutes les nouvelles transactions que ce bloc vient valider.
Il ne contient pas « l’identité » des participants. Il contient leurs adresses publiques, qui sont pseudonymes. Pour chaque transaction, le bloc enregistre :
Le nombre de transactions dans un bloc dépend de sa taille maximale. Pour le Bitcoin, cette taille est limitée (environ 1 Mo).
C’est l’élément le plus important. L’en-tête (ou « header ») est l’empreinte digitale technique du bloc. Il contient toutes les métadonnées qui sécurisent le bloc et le relient au reste de la chaîne.
Un en-tête de bloc (type Bitcoin) contient plusieurs éléments cruciaux :
Le processus de création d’un bloc est une compétition mondiale. Elle est intense et gourmande en énergie. On l’appelle le « minage » (pour les blockchains en « Proof-of-Work » ou Preuve de Travail, comme le Bitcoin).
Lorsqu’un utilisateur envoie une transaction, elle n’est pas instantanément dans un bloc. Elle est d’abord diffusée sur le réseau. Elle arrive dans une « salle d’attente » générale appelée le Mempool (Memory Pool).
Partout dans le monde, des ordinateurs surpuissants (les « mineurs » ou « ASICs ») effectuent trois tâches.
Cette « énigme » consiste à trouver le fameux « Nonce ». Les mineurs testent des milliards de « nonces » par seconde. Ils combinent un « nonce » avec les autres données de l’en-tête. Ils « hashent » le tout jusqu’à trouver un résultat qui respecte la cible de difficulté.
Le premier mineur qui trouve un « nonce » valide a gagné la compétition. Il diffuse immédiatement son « bloc trouvé » au reste du réseau.
Tous les autres participants (« nœuds ») du réseau reçoivent ce bloc. Ils vérifient instantanément deux choses : les transactions sont-elles valides ? Le « hash » du bloc est-il correct ?
La vérification est quasi instantanée. C’est la recherche qui est difficile.
Si tout est correct, tous les nœuds acceptent ce bloc. Ils l’ajoutent à leur propre copie de la blockchain et abandonnent leur travail en cours. Ils commencent immédiatement à chercher le bloc suivant.
Le mineur victorieux reçoit la récompense de bloc (ex: 3,125 BTC en 2025). Il perçoit aussi tous les frais de transaction inclus dans son bloc.
Les blocs sont cruciaux pour la sécurité et la transparence du système.
C’est la conséquence la plus importante. Chaque bloc contient le « hash » (l’empreinte) du bloc précédent. Il est donc mathématiquement impossible de modifier une transaction dans un ancien bloc.
Imaginez un pirate. Il tente de modifier une transaction dans le bloc 500.
Pour réussir, le pirate devrait re-miner (résoudre l’énigme) pour le bloc 500. Puis pour le bloc 501. Puis pour le 502, et ainsi de suite. Il devrait le faire plus vite que l’ensemble du réseau mondial combiné. C’est une impossibilité de calcul.
Chaque participant (« nœud ») du réseau possède une copie complète de la chaîne de blocs. Il n’y a pas d’autorité centrale. Il n’y a pas de banque centrale ou de serveur unique.
Tout le monde peut vérifier le grand livre. Vous n’avez pas besoin de « faire confiance » à une banque. Vous n’avez qu’à « faire confiance » aux mathématiques. Les blocs, liés les uns aux autres, permettent cette confiance décentralisée.
Dans le cas du Bitcoin, les blocs sont le mécanisme d’émission monétaire. La « récompense de bloc » crée de nouveaux BTC. Ce processus est prévisible et transparent. La récompense diminue de moitié tous les quatre ans (un événement appelé le « Halving »). Les blocs sont l’horloge qui contrôle l’inflation de la monnaie.
Il est important de noter un point. Le « minage » (Proof-of-Work) n’est pas la seule façon de créer des blocs.
Des blockchains plus récentes utilisent un système appelé « Proof-of-Stake » (Preuve d’Enjeu). C’est le cas d’Ethereum (depuis 2022), Solana ou Cardano.
Dans ce modèle, il n’y a pas de « mineurs » en compétition. Des « validateurs » sont choisis pour créer le prochain bloc. Ils sont sélectionnés en fonction de la quantité de crypto qu’ils ont « mise en jeu » (ou « stakée »).
Le concept de « bloc » reste le même. C’est une page du livre de comptes qui regroupe des transactions. Seule la méthode pour décider qui écrit la page est différente. Elle est basée sur la possession de capital (Stake) plutôt que sur la dépense d’énergie (Work).
Tout bien considéré, les blocs sont les briques fondamentales de la confiance numérique. Ils servent à stocker les informations sur les transactions et le font de manière sécurisée, chronologique et permanente.
Ils transforment une simple liste de transactions en un registre infalsifiable, transparent et décentralisé. Grâce au lien cryptographique (le « hash ») qui les unit, les blocs garantissent que ce qui est écrit dans la blockchain est écrit pour toujours.
Avis de non-responsabilité : Ce guide est fourni à titre informatif et éducatif uniquement. Il ne constitue en aucun cas un conseil en investissement. La technologie blockchain et les cryptomonnaies sont des sujets complexes et des actifs à très haut risque.