Tim Beiko, développeur principal à la Fondation Ethereum, a récemment expliqué pourquoi l’idée de revenir en arrière sur la blockchain d’Ethereum n’est pas viable. Entre la complexité croissante du réseau et les transferts effectués par le groupe Lazarus, la faisabilité d’un tel rollback semble plus que compromise. Ajoutons à cela une mise à jour majeure qui se profile à l’horizon, et l’équation devient encore plus ardue.
Les raisons historiques des discussions sur le rollback
La suggestion récente de retourner sur certains blocs de la chaîne Ethereum fait suite à divers incidents significatifs. L’un des événements marquants remonte au piratage massif où plus de 401 000 ETH ont été siphonnés, poussant certains leaders du secteur à plaider pour un arrêt de la chaîne afin d’annuler ces transactions malveillantes.
Cet appel aux armes est cependant loin d’être inédit. Il y a quelques années, TheDAO, un protocole Ethereum, a également été victime d’une attaque massive au cours de laquelle environ 15 % de tous les ETH détenus ont été détournés. À l’époque, les développeurs avaient décidé de reculer la chaîne, créant ainsi une nouvelle chaîne en réaction directe au piratage.
En revanche, malgré ces précédents, Tim Beiko souligne que revenir sur une telle action aujourd’hui serait impossible en raison de la complexité accrue du réseau Ethereum actuel. Par ailleurs, il rappelle que des voix s’étaient déjà élevées contre tout rollback lors du fiasco lié au portefeuille multisignature de Parity en 2018.
Le cas exemplaire de TheDAO
Pour illustrer les défis techniques et éthiques liés au processus de rollback, on peut se référer au cas emblématique de TheDAO. Après que des hackers eurent siphonné une part importante des fonds, la communauté avait opté pour un hard fork, donnant lieu à une nouvelle chaîne appelée Ethereum (ETH) et laissant derrière elle l’ancienne chaîne connue sous le nom d’Ethereum Classic (ETC).
Même si cette solution avait permis de sauvegarder une grande partie des actifs, elle avait également généré beaucoup de controverses. Cet épisode demeure un rappel poignant des complexités associées à la gouvernance d’une blockchain publique décentralisée.
L’évolution technique constante : le défi Pectra
Par ailleurs, Tim Beiko ne manque pas de rappeler que l’écosystème Ethereum est en constante évolution. Une nouvelle mise à jour, surnommée Pectra, est attendue d’ici peu. Malgré plus d’une année de développement, cette future itération ajoutée rendrait toute tentative de rollback encore plus complexe.
Cette mise à jour prometteuse vise avant tout à améliorer les performances et la sécurité du réseau, mais elle pourrait paradoxalement rendre toute intervention rétroactive infiniment plus difficile. En somme, plus le réseau évolue, moins il devient facile d’en manipuler l’histoire.
La phase de test imminente
Dès la semaine prochaine, Pectra entrera en phase de tests, marquant un tournant décisif dans la feuille de route d’Ethereum. Bien que cette avancée technologique soit accueillie favorablement, les dilemmes non résolus relatifs aux fonds siphonnés continuent de peser lourdement sur la communauté.
Les obstacles pratiques à un rollback
Au-delà des questions historiques et des mises à jour techniques, plusieurs obstacles pratiques rendent un rollback de la chaîne impraticable. Beiko mentionne notamment la notable opposition issue des divers segments de la communauté Ethereum chaque fois qu’un rollback avait été envisagé par le passé.
De même, la complexité inhérente de la chaîne actuelle constitue une barrière presque infranchissable. En effet, les multiples couches d’interactions et de transactions complexes réalisées depuis le hack initial compliquent toute tentative de retour en arrière de manière exponentielle.
La position ferme de la communauté
Enfin, il est crucial de noter que l’opposition à toute forme de rollback ne concerne pas seulement les aspects techniques ou historiques. Elle trouve aussi ses racines dans la philosophie même de la décentralisation si chère à la communauté Ethereum. Cette dernière prône l’inviolabilité des transactions et le caractère immuable de la blockchain, deux principes nécessaires pour préserver la fiabilité et neutralité de celle-ci.
Les explications fournies par Tim Beiko éclairent de manière indubitable les raisons pour lesquelles un rollback de la chaîne Ethereum est présentement irréalisable. Entre la sophistication croissante du réseau, les nombreuses objections internes et l’orientation philosophique vers une chaîne immuable, les propositions de retour en arrière semblent vouées à rester des concepts théoriques, sans ancrage pratique plausible.
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