Dans la lutte acharnée contre la hausse de l’inflation, Pierre Wunsch, gouverneur de la Banque nationale de Belgique, a déclaré que la Banque centrale européenne (BCE) pourrait avoir besoin d’être plus agressive dans ses hausses de taux d’intérêt. S’adressant à CNBC, Wunsch a déclaré qu’il était nécessaire de pousser les taux d’intérêt vers un territoire positif lorsqu’ils sont ajustés aux niveaux d’inflation actuels.
Selon lui, c’est en poussant les taux d’intérêt dans une fourchette positive que l’économie de la région pourra commencer à connaître de réels changements. Selon Pierre Wunsch, la dernière hausse de 0,75 % ne peut avoir aucune incidence sur le taux d’inflation de la région, qui était estimé à 10 % en septembre et qui devrait atteindre 8,1 % pour l’année fiscale 2022.
Sans être sûr du moment ni de l’ampleur du relèvement du taux d’intérêt par la BCE, Pierre Wunsch a déclaré qu’il ne serait pas surpris si le taux était augmenté de 3 % cette fois-ci.
« Nous avons prétendu que ce qui se passe en Europe est différent de ce qui se passe au Royaume-Uni ou aux États-Unis. Mais au cours des six derniers mois, la direction que nous avons prise n’était pas si différente. Je parie donc qu’elle sera supérieure à 2 %, et je ne serais pas surpris si nous devions dépasser 3 % à un moment donné« , a déclaré Pierre Wunsch lors des réunions annuelles 2022 du Fonds monétaire international et du Groupe de la Banque mondiale à Washington.
L’Europe a été un point chaud important pour l’inflation cette année, supportant directement le poids de la guerre qui a éclaté entre la Russie et l’Ukraine en Europe de l’Est. Les autorités s’efforcent de maîtriser cette inflation, mais les craintes d’une pénurie d’approvisionnement en gaz par l’embargo sur le pétrole russe peuvent exercer une pression supplémentaire sur l’économie de la région.
La BCE va augmenter les taux d’intérêt avec une connaissance approfondie du marché
Il est connu que les banques centrales prennent les décisions pour piloter l’économie de manière presque indépendante, dans le cas de la BCE, le gouverneur de la banque centrale autrichienne Robert Holzmann a révélé que les décideurs de la région ont pris une décision consciente de « travailler avec le marché, d’exprimer nos points de vue et d’être plus lisibles. »
« Mon impression et ma connaissance sont que les marchés sont au point », a-t-il déclaré. « En parlant avec le marché, en entendant le marché également ce qu’il attend pour la prochaine réunion, je pense que ce sera à un niveau similaire. »
Les défis de la BCE sont similaires à ceux auxquels sont confrontés le Royaume-Uni et les États-Unis. L’inflation frappe ces pays et d’autres d’une manière nouvelle et, alors que les États-Unis devraient publier leurs dernières données sur l’inflation aujourd’hui, l’orientation de la hausse des taux lors de la prochaine réunion du Comité fédéral de l’open market (FOMC) sera déterminée par l’ampleur de la chute du chiffre de 8,3 % enregistré en août.
