C’est le vote le plus attendu de l’année 2025. Les actionnaires de Tesla se prononcent demain, 6 novembre. Ils doivent valider un plan de rémunération record pour Elon Musk. Ce plan pourrait atteindre 1 000 milliards de dollars. Il s’agit du plus gros package de l’histoire des entreprises. Mais ce plan, que certains jugent « stratosphérique », fait face à une opposition féroce. Des agences de conseil influentes et de grands fonds souverains appellent à voter « Non ». L’avenir de la gouvernance de Tesla se joue dans les prochaines 24 heures.
Le plan « stratosphérique » qui divise
Ce vote ne concerne pas un simple bonus. Il s’agit d’un plan qui pourrait faire d’Elon Musk le premier trillionnaire au monde.
Le plan lie en effet la rémunération de Musk à l’atteinte d’objectifs extrêmement ambitieux. Ils sont si difficiles que la presse les a surnommés les « jalons stratosphériques ». Par exemple, Tesla doit atteindre une capitalisation boursière de 8 500 milliards de dollars. (Elle est actuellement loin de ce chiffre). L’entreprise doit aussi réussir à livrer 20 millions de véhicules par an. Elle doit également produire un million de robots robotaxis.
Si Musk atteint ces objectifs, il débloquera des tranches d’actions massives. C’est ce qui pourrait porter sa fortune personnelle à 1 000 milliards de dollars. Le conseil d’administration, mené par la présidente Robyn Denholm, défend ce plan. Elle le juge nécessaire pour garder Musk concentré sur Tesla.
Les arguments des opposants : un plan « excessif »
Ce plan ne fait pas l’unanimité. Une partie importante des investisseurs institutionnels mène une véritable révolte. Les puissantes agences de conseil en vote, ISS et Glass Lewis, recommandent toutes deux de rejeter la proposition. Leurs arguments sont clairs.
Le montant est « excessif » et « injustifié » Le premier argument est le chiffre lui-même. 1 000 milliards de dollars est jugé excessif. Les critiques le trouvent disproportionné par rapport aux normes habituelles. Des fonds souverains, comme celui de Norvège, dénoncent une rémunération hors de contrôle. Ils y voient un sentiment d’injustice.
Une concentration dangereuse du pouvoir Ensuite, les opposants s’inquiètent de la gouvernance. Ce plan concentre un pouvoir financier et décisionnel immense entre les mains de Musk. Si le plan est approuvé, le contrôle de Musk sur l’entreprise deviendra quasi absolu. Les critiques craignent un risque majeur. Ils alertent sur la fin d’un contrôle équilibré chez Tesla.
Des jalons « trop faciles » ? Les opposants soulignent un autre problème. Paradoxalement, ils estiment que certains jalons du plan sont trop faciles à atteindre. Ils affirment que ces paliers pourraient garantir à Musk une rémunération colossale. Il l’obtiendrait sans fournir une réelle création de valeur supplémentaire. Le plan manquerait de transparence. Il serait difficile de mesurer rigoureusement la performance.
Un précédent dangereux Enfin, les fonds souverains évoquent une dépendance excessive de Tesla à Elon Musk. L’entreprise dépend trop de son PDG visionnaire. Ils estiment que les intérêts de Musk ne sont plus alignés avec ceux des actionnaires traditionnels. D’ailleurs, ce plan pourrait créer un précédent dangereux dans la tech. Il amplifierait les disparités salariales déjà énormes.
Les défenseurs : « Musk est indispensable »
Face à cette fronde, les soutiens de Musk montent au créneau. Ils affirment que ce plan est crucial pour retenir le PDG. Robyn Denholm, la présidente du conseil, mène la charge. Elle est soutenue par des investisseurs importants comme Cathie Wood (Ark Invest).
Pour eux, Musk est indispensable pour la vision future de l’entreprise. Ils parlent notamment des projets dans l’intelligence artificielle et la robotique. Sans Musk, ils craignent que Tesla ne devienne qu’un simple constructeur automobile. Ils estiment que seuls des objectifs « stratosphériques » peuvent motiver un homme comme lui.
Elon Musk a lui-même souligné l’importance de ce plan. Il a besoin d’un contrôle accru. Il juge ce contrôle essentiel pour diriger Tesla dans ses innovations les plus risquées. Le vote du 6 novembre est donc décisif. Les enjeux sont majeurs pour l’avenir de Tesla. Les actionnaires doivent choisir entre sécuriser leur visionnaire ou reprendre le contrôle de la gouvernance.